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Le Zen

Temps de lecture 3.'45''

Dans nos vies, l’être humain est le plus souvent réduit à son corps, à ses émotions et à ses pensées, c’est à dire à sa périphérie, une mince couche de conscience. Il ignore complètement les profondeurs, qui pourtant, le fondent, en ne saisissant que les vagues d’un vaste océan. Il existe pourtant dans le bouddhisme cet aspect bien particulier qui met l’accent sur notre nature originelle, lumineuse, qui est l’esprit d’éveil, dont nous serions porteur et que le bouddhisme zen enseigne.

 

Le zen (dit: du grand chemin), est la pratique de notre méditation, la méditation assise. C’est l’expérience primordiale vécue par le Bouddha Sakyamuni il y a 2600 ans.

Le mot zen signifie méditation silencieuse, d’origine japonaise, qui vient du ch'an en chinois et du dhyana en sanscrit. Le zen consiste essentiellement à prendre place à terre, s’asseoir sur un coussin noir, replier les jambes et redresser le dos. C’est s’établir dans l’état de paix, dans le silence, sans but, ni objet. 
Peu à peu notre corps retrouve sa condition originelle, celle de la joie de l'unité du corps et de l’esprit.

Les pensées autocentrées, celles de notre «moi-je», limitent notre esprit vaste. C’est avec ce sentiment aigu que nous ne vivons pas notre vie, c'est de cette insatisfaction fondamentale, qu’en fait, nous tournons en rond, dans le labyrinthe de nos existences.


Alors comment nous éveiller ? 


Avec notre esprit et notre corps, simplement, avec la pratique de la méditation zen, alors on acquiert de l’attention à soi, aux autres, en s’oubliant soi même, ce "moi-je", à ce moment là notre esprit peut devenir sans limite, retourner à notre esprit originel, se libérer de nos propres emprises.

La compréhension transmise depuis le Bouddha est que lorsque vous commencez la pratique de la méditation zen, il y a illumination, ceci même sans préparation. L’important,  donc, n’est pas pour nous l’étape d'où nous en sommes, mais la ferme confiance en notre nature originelle et  notre pratique sincère.

Seulement, dans notre vie actuelle, nous sommes remplies de pensées et d'une multitude de considérations. Par la pratique du zen, on coupe court à ce continuel emprisonnement sclérosant, qui vous enferme en errance, en cherchant toujours quelque chose d'autre, sans savoir ce que vous faites vraiment.

Ce qui compte dans la méditation zen c’est le moment présent et non dans un jour à venir.

Le présent, les yeux ouverts, est la pratique du zen, cela dans l’ensemble de nos activités, celles de notre quotidien, de nos responsabilités les plus concrètes. Notre vie de chaque jour a un caractère très simple, mais l’attention que nous devons lui accorder est vraiment important, c’est la substance de nos vies, la concordance de l’équilibre du corps - esprit.

Le bouddhisme zen ne peut pas se comprendre par la lecture, ni par la contemplation, ni par une croyance, et ni par des séances de "bien-être", de développement personnel ou de psychologie, mais seulement par une pratique réelle de la méditation zen qui est au delà de tout cela, et trouver de cette façon, sa place véritable dans le monde, dans la vie sans limite.

Alors, le présent fait que nous sommes en accord avec le monde de "l’impermanence", qui est la réalité. Tout change constamment, c’est impossible de le nier et si nous pouvons accepter ce fait, nous devenons paisibles. Bien sur c'est un cheminement qui n’est pas si aisé,  mais si on accepte cela avec l'expérience la souffrance nous quitte.

La raison de ce mal-être, est le refus d’accepter cette situation. 


Le zen permet de comprendre cette réalité et d'atteindre notre liberté originelle.

Dans la méditation, nous sommes calmes, paisibles en réalisant notre liberté, en faisant un avec tout ce qui existe dans ce monde.

En définitive, l'enseignement des bouddhas est partout, c’est pour cela que le zen est une voie terriblement humaine, qui participe, tout naturellement, à un monde meilleur.

Un maître zen, du nom de Dogen, a rédigé de nombreux écrits où il clame avec clarté son aventure humaine, celle de l’éveil. A la fin, il n’avait plus rien à dire, ni à écrire sur cet ineffable état en zazen, c’est pour cette raison qu'il finit par dire que la seule chose qui compte : « Zazen, ce n’est que zazen ». À la fin toutes les choses ne sont que ce qu’elles sont.

C'est la vérité ultime, la conclusion finale, l’essence de la voie du zen, celle des bouddhas.

       

          Didier Ryugen Airvault

  09/2014

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